L’installation du nouveau radar météorologique de Wideumont touche à sa fin. Les systèmes d’émission et de réception, l’antenne parabolique et le radôme ont été hissés en haut de la tour les 13 et 14 avril 2022 (voir article à ce sujet). Les semaines qui ont suivi ont été consacrées au montage, à la mise au point et à différents tests pour s’assurer du bon fonctionnement des différentes composantes du radar.

Sur le plan technique, le nouveau radar diffère de l’ancien sur plusieurs points. Il est équipé de la technologie radar à double polarisation: horizontale et verticale. Cette technologie permet de mieux éliminer les échos non-météorologiques et d’améliorer l’estimation de l’intensité et du type de précipitations (pluie, neige, grêle, …).  Le nouveau radar offre en outre de nouvelles possibilités pour mieux calibrer les mesures et contrôler la qualité des données.

Le nouveau radar a commencé à produire ses premières observations et l’épisode de pluie de la nuit passée nous a fourni la matière première pour une première évaluation de la qualité des données. L'image ci-dessous montre les précipitations le mercredi 11 mai 2022 à 21h25 UTC (23h25 heure locale). Il s’agit d’une image brute produite directement par le système radar. L’intensité des échos renvoyés par les gouttes de pluie est simplement convertie en un taux de précipitations. Un filtrage basé sur le principe Doppler permet d’éliminer en partie les échos parasites renvoyés par le sol.

La portée maximale du radar de Wideumont est de 250 km.  La portée effective d’un radar dépend principalement des conditions météorologiques et, dans certaines circonstances, cette portée est limitée à une centaine de kilomètres. C’est la raison pour laquelle les observations du radar de Wideumont sont combinées aux données du second radar de l’IRM à Jabbeke et à d’autres radars environnants de manière à produire des données de précipitations de haute qualité sur tout le territoire belge.

Les images radar disponibles sur le site web de l’IRM et sur son application smartphone sont obtenues à l’aide d’un traitement sophistiqué mis au point par l’IRM. Ce traitement inclut une élimination des échos parasites et des interférences produites par d’autres émetteurs radio opérant à la même fréquence que le radar. Il fait par exemple usage d’observations satellites permettant d’identifier l’absence de nuages et d’éliminer alors tous les signaux parasites captés dans cette zone. L’estimation des précipitations au sol à partir des observations radar à une certaine altitude est obtenue à l’aide d’une méthode tenant compte de la répartition verticale des échos et du type de précipitations.  Les estimations provenant des différents radars sont ensuite combinées de manière optimale pour obtenir une estimation sur toute la Belgique et ses alentours. Enfin, l’estimation est améliorée à l’aide des mesures de précipitations récoltées en temps réel par différents réseaux de pluviomètres en Belgique et à l’étranger, incluant notamment les réseaux des services hydrologiques régionaux. C’est cette image composite qui est mise à disposition sur les canaux de diffusion de l’IRM.

Les radars de l’IRM font partie du réseau européen qui comprend près de 200 radars météorologiques. Les observations de ces radars sont rassemblées en temps réel pour former une image composite des précipitations sur toute l’Europe. Les données sont également partagées à l'échelle européenne en vue notamment de les assimiler dans les modèles de prévisions du temps. L’IRM participe activement à cette collaboration sous l’égide d’Eumetnet, le réseau des services météorologiques européens.